FROZEN DYNAMICS | Solo show | Galerie HO | Marseille

[vc_row][vc_column width= »1/1″][vc_single_image media= »3596″ media_width_use_pixel= »yes » media_link= »url:http%3A%2F%2Fwww.galerieho.com%2Farchives_expo%2FHarold-Guerin|title:http%3A%2F%2Fwww.galerieho.com%2Farchives_expo%2FHarold-Guerin|target:%20_blank » media_width_pixel= »500″][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column width= »1/1″][vc_column_text]Texte de Pedro Morais, le 6 février 2013
À l’occasion de l’exposition Frozen Dynamics à la galerie Histoire de l’Oeil (Marseille).

Le lendemain même de l’ouragan Sandy qui a frappé New York l’automne dernier, Harold Guérin y débarquait pour une résidence de travail. La ville-symbole de l’urbanité, forêt de gratte-ciels où il ne reste pas un seul espace qui n’ait pas été investi, construit ou transformé, se voyait confrontée à l’accident climatique, imprévisible et immaîtrisable. Le trouble s’installe alors jusque dans les quartiers des galeries, inondés et sans électricité. Les white cubes de ces dernières, symptomatiques du déni de l’environnent, se trouvaient ainsi assaillis par un invité inattendu. Intempestif, ordurier et envahissant. A l’Histoire de l’Oeil, un glissement de terrain rocailleux crée l’effet d’une avalanche entre les deux salles. L’accident semble toutefois figé dans un arrêt sur image: chaque fragment de roche est fixé sur un trépied d’appareil photo dont l’ensemble récrée un éboulement intempestif de pierres, instant rarement documenté par l’image. Le trépied, d’ordinaire utilisé pour stabiliser l’appareil photo et figer l’image, sert ici à créer la dynamique et l’instabilité d’un accident. Harold Guérin met en jeu cette impossibilité de figer les phénomènes éphémères et imprévisibles de la nature, confrontée aux outils d’enregistrement, calcul et maîtrise développés par l’humain dans une tentative de l’organiser et rationaliser. Les outils de mesure du relief topographique trouvent aussi un écho dans ‘Ground Level’, la reproduction d’un niveau à bulle à partir d’un moulage en céramique. Il est cependant inutilisable car, pendant sa fabrication, l’artiste a gardé l’empreinte de l’objet pressé au sol, résultant dans un paysage accidenté en miniature. Plutôt qu’un outil de stabilité, ce niveau intègre ce qu’il est censé contrarier, l’irrégularité et l’inconstance des données du monde physique. Le rapport au paysage s’établit alors, non seulement par le biais d’outils et protocoles de mesure et apprivoisement, mais, d’une façon très concrète, à travers sa miniaturisation et la tentative de figer l’espace-temps, suggérée par le titre de l’exposition ‘Frozen Dynamics’. Ce rapport entre paysage et mouvement est encore plus perceptible dans ‘Summer Trip’ qui déplace le regard des sols et la topographie, vers l’air et le climat. Si un premier regard pourrait confondre cette série à des dessins, il s’agit pourtant du résultat d’une expérience où l’artiste part en voyage à travers l’Europe, après avoir attaché une bande de papier sur le front de sa voiture. De Suède jusqu’à Nancy en passant par Hambourg, ces papiers à gravure captent les particules dans l’air, les poils, les poussières, les graines, les moucherons et le sang de moustiques. Il pourrait y être question d’une série de dessins sous influence de Cy Twombly, mais l’artiste les transforme en capteurs d’accidents minuscules, en révélateurs du temps et plaques sensibles pour enregistrer la traversé d’un paysage en mouvement. Harold Guérin n’oppose pas, évidemment, les éléments naturels et industriels. Il confronte et hybride ses matériaux, associant des outils techniques (voiture, trépied, niveau) à des infrastructures, des outils de vision et de construction, servant à cadrer le paysage (les routes, la photo, l’architecture), pour ensuite mieux faire résonner ces perturbations.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]